Le bilan de Sciensano est peu rassurant pour les années à venir, avec une augmentation des disparités concernant la santé de nos concitoyens et des différences qui s’accentuent…
Dans une étude transversale, les compétences en matière de santé (une aptitude élégamment désignée par les Anglais par le terme de «health literacy»), ont été plus fortement associées au statut fonctionnel des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, qu’à la prise de corticoïdes, au statut tabagique ou à l’utilisation de produits biologiques. De plus, ces compétences n’étaient pas liées au niveau d’éducation. Tels sont les résultats rapportés par Liron Caplan et collègues dans la revue Arthritis Care & Research.
Le 2 mars, l’Inami a dévoilé les taux d’adhésion à l’accord médico-mut 2012: 87,89% des généralistes et 80,13% des spécialistes ont accepté de travailler aux tarifs de la Convention. Du côté des spécialistes, les moyennes régionales sont assez homogènes. Le taux d’adhésion est de 77,74% à Bruxelles, 79,02% en Flandre et 83,10% en Wallonie. Comparé à l’accord 2010, le taux d’acceptation de la Convention 2012 est légèrement à la hausse pour les généralistes (87,89% vs 87,68%) et les spécialistes (80,13% vs 80,04%).
1er cas: nous voulons une euthanasie Une dame de 75 ans, amenée au service d’oncologie par son époux, souhaite être euthanasiée. Le couple ne se voit plus supporter davantage sa situation actuelle et, dans la mesure où la patiente est atteinte d’un cancer du sein à un stade avancé, elle-même et son conjoint souhaitent entamer une procédure de demande d’euthanasie.
2e cas: je n’en peux plus Une patiente nous consulte avec son époux pour une demande d’euthanasie. Elle souffre depuis de nombreuses années d’un syndrome de fatigue chronique pour lequel elle a déjà subi divers traitements infructueux et demande de mettre un terme à son existence. Elle a apporté un volumineux dossier reprenant tous les examens réalisés au fil des années, qui suggèrent un diagnostic de syndrome de fatigue chronique.
Une étude de cohorte basée sur des données de 2011 et publiée dans The Lancet montre qu’en Europe, la mortalité après une intervention chirurgicale non cardiaque est plus élevée qu’on ne le pensait. Les variations évidentes entre les différents pays suggèrent la nécessité de définir des stratégies nationales et internationales en vue d’optimiser les soins pour les patients.
Le parodoxe rhumatologique La rhumatologie a engrangé d’immenses progrès au cours des 10 dernières années, non seulement dans la compréhension physiopathologique des maladies, mais aussi dans leur évaluation par une clinimétrie rigoureuse et dans leur traitement, en particulier grâce aux thérapies ciblées. C’est ainsi que le cours évolutif de la polyarthrite rhumatoïde (PR) peut désormais être ralenti, voire arrêté, comme en témoigne la virtuelle non-progression des lésions radiologiques observée chez les patients traités notamment par des agents bloquant le TNF. Le traitement de la spondylarthrite ankylosante (SA) a connu une véritable révolution. Les premiers traitements biologiques du lupus sont disponibles. Les traitements de l’ostéoporose ne se comptent plus, y compris tout récemment avec des médicaments ciblés. La rhumatologie n’a plus rien d’une science contemplative qui ne disposait que des AINS, des glucocorticoïdes, des sels d’or et de la kinésithérapie… Ces temps-là sont définitivement révolus.
Le manque d’exercice physique exerce un effet important sur la santé à l’échelle internationale. Un infléchissement de ce comportement néfaste pour la santé pourrait avoir une incidence positive majeure à cet égard. Telle est l’opinion formulée par des chercheurs américains dans The Lancet.
Une enquête du mensuel Test-Santé (1) a récemment pointé du doigt la réalisation trop fréquente de l’ostéodensitométrie chez certaines patientes. La médiatisation de ces résultats a relancé le débat sur le dépistage de l’ostéoporose. L’occasion pour le Belgian Bone Club d’attirer l’attention des autorités et de l’opinion publique sur la nécessité d’avoir une approche pluridisciplinaire en la matière et de revoir les critères de prescription des examens et de remboursement des médicaments.
3e cas: je vous suis adressée pour une euthanasie Une femme de 65 ans consulte l’équipe de soutien en soins palliatifs dans le cadre d’une demande d’euthanasie. Il y a 10 ans, on a diagnostiqué chez elle un cancer du plancher buccal pour lequel elle a subi une opération et une radiothérapie; depuis, elle se plaint de douleurs chroniques qui restent incoercibles malgré des traitements dans plusieurs cliniques de la douleur. Pour sa demande d’euthanasie, elle a consulté un chirurgien maxillo-facial qui l’a adressée à l’équipe palliative.
4e cas: j’exige l’euthanasie pour mon oncle qui est dans le coma Un patient atteint d’un carcinome pulmonaire métastasé est hospitalisé à l’unité palliative, au vu du contexte terminal. Il se plaint d’une dyspnée sévère qui fera l’objet de plusieurs mesures symptomatiques, sans aucun résultat. Constatant que ses symptômes sont réfractaires à tout traitement, l’équipe soignante aborde avec le patient et sa famille proche les choix possibles pour la fin de vie. Le patient ne souhaite pas être euthanasié, mais demande une sédation palliative, qui le plonge dans un profond sommeil. Trois jours plus tard, un neveu se présente avec une déclaration anticipée rédigée par le patient, sollicitant le recours à l’euthanasie parce que «cela a assez duré».
Rendre au patient le «pouvoir» d’agir directement sur les facteurs déterminants de sa santé: tel est l’empowerment, concept à la mode que d’autres traduisent volontiers par «l’émancipation du patient». Dans la pratique quotidienne, la technique apparaît incontournable, explique le Dr Jean Laperche, MG à Barvaux-sur-Ourthe, qui assure régulièrement des formations en entretien motivationnel pour apprendre à (re)centrer davantage son écoute sur le patient et sur ses priorités. Objectif: arriver à une décision qui satisfasse chacun, soignant et soigné, dans le cheminement thérapeutique vers un mieux-être. En fin de compte, l’enjeu ne serait-il pas tout simplement de permettre au patient de clarifier son désir et d’exprimer son choix?
Cela fait plus de deux ans que la loi sur les accidents médicaux est entrée en vigueur. Les négociations pour la formation d’un gouvernement ont longtemps ralenti la concrétisation du Fonds d’indemnisation. Ensuite, le cabinet Onkelinx, l’Inami et le conseil d’administration du fonds ont mis le turbo. La nouvelle structure administrative sera opérationnelle dès ce 1er septembre. Il ne manque plus qu’un directeur général, mais les victimes d’un accident médical peuvent déjà introduire leur demande d’indemnisation.
Le manque d'activité physique est responsable d'un décès sur dix dans le monde, à peu près autant que le tabac ou l'obésité, selon une étude publiée mercredi dans le cadre d'un numéro spécial de The Lancet.
5e cas: n’entendez-vous donc pas que mon mari demande l’euthanasie? Un homme de 80 ans, envoyé par le service de neurochirurgie, est admis à l’unité palliative avec un diagnostic de tumeur cérébrale responsable d’une aphasie. Lors de son arrivée au sein de l’unité, la communication et l’évaluation de ses souhaits s’avèrent difficiles, mais l’équipe soignante et médicale déduit de son langage corporel qu’il ne se trouve pas dans une situation de détresse.
La législation belge a permis de clarifier la position légale du médecin et du patient dans le contexte d’une demande d’euthanasie, mais il y a encore du pain sur la planche à bien des égards.
La santé est un champ d’action, un domaine de compétences, un secteur industriel… mais aussi une valeur fondamentale.
La loi belge sur l’euthanasie offre au prestataire de soins professionnel la possibilité d’aider son patient à mettre fin à ses jours s’il répond aux critères formulés dans la loi. La connaissance insuffisante de cette législation a toutefois également suscité des attentes erronées dans le chef des patients et de leurs proches, mais aussi de la société dans son ensemble. Nous apportons des précisions sur ce sujet à l’aide de cinq cas. Les conditions dans lesquelles une procédure d’euthanasie peut être entreprise nécessitent une meilleure connaissance du grand public, mais aussi des prestataires de soins professionnels. Il est également important que le grand public soit bien informé qu’un médecin n’est jamais tenu de pratiquer l’euthanasie à l’encontre de sa conscience. Enfin, il reste encore certains points que la loi omet de régler.
Ortho-Rhumato Vol. 23 N° 1
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