Des scientifiques de Prometheus, un département de recherche en ingénierie tissulaire de la KU Leuven, ont trouvé une méthode pour cultiver du tissu osseux organique à l'échelle industrielle. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans la revue Advanced Science. Le projet de recherche a reçu un subside provenant du programme-cadre de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation Horizon 2020 pour son futur développement.
Un patient présentant une anomalie osseuse majeure, comme après un accident ou une infection, est actuellement traité avec des techniques par lesquelles l'os qui existe encore fabrique un os nouveau via une extension de la jambe. De telles techniques, bien que donnant des résultats probants, prennent beaucoup de temps, ne sont pas toujours efficaces et s'apparentent souvent à un calvaire pour les patients.
Les chercheurs louvanistes ont réussi à développer du tissu osseux organique en reproduisant la manière dont il se développe chez un embryon. Le processus de guérison des fractures chez l'humain est en effet largement semblable à la production d'os chez un foetus. Des cellules souches humaines ont ainsi été prélevées de la membrane osseuse. On les a alors laissées se multiplier et s'assembler spontanément jusqu'a devenir du cartilage.
Les chercheurs ont ensuite placé ces micro-tissus dans un moule qui avait la forme de l'os manquant avant de l'implanter chez une souris présentant un défaut osseux. Après l'implantation du tissu ainsi fabriqué chez la souris, le cartilage s'est comporté comme dans la nature. En six à huit semaines, il est devenu un morceau de tissu osseux parfaitement intégré ayant la forme adéquate.
Selon Frank Luyten, le directeur de Prometheus, la technologie peut être utilisée pour produire des tissus à l'échelle industrielle à l'aide de robots. "Cette nouvelle étude jette les bases d'un développement technologique pour fabriquer des morceaux de tissus de la taille et la forme que nous voulons. L'os peut être la première application de cette méthode, qui peut également être utilisée pour développer d'autres tissus tels que le coeur, le foie ou les reins". Les premiers essais chez les patients devraient intervenir d'ici quatre ans.
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